jeudi 28 mai 2015

Retour sur le concert de Magma et T. de Pourquery (Sun Ra) au festival FertéJazz de La Ferté-sous-Jouarre

La buvette est un lieu de rencontres, celle du festival n'a pas échappé à la règle. Son organisateur m'y a confié son étonnement de ne pas avoir vendu tous les billets du samedi, à l'inverse de la veille et, sans doute, du lendemain. La Ferté-sous-Jouarre étant éloigné des centres urbains, peut être que cela a rebuté la nébuleuse zeuhlienne non motorisée et donc limité le nombre de participants à ce festival pour son (ses) affiche(s) du samedi. Pourtant il y avait des navettes vers Paris, alors... De toute manière, ils ont eu tort de ne pas venir.


Thomas de Pourquery, première formation du soir à jouer, nous a offert une prestation de qualité, une belle osmose entre musiciens et une pointe d'humour pour lier tout cela face à un public réceptif. Pour tout dire, je ne connais pas vraiment la musique de Sun Ra, sans doute comme une bonne partie de l'assemblée, mais cette prestation fut très convaincante et surprenante. Une belle démonstration des cuivres, un batteur étonnant. Bref, une bonne entrée en matière, et finalement en phase avec les ondes zeuhliennes qui allaient suivre, ce qui n'est pas forcément habituel.

Après un rapide ballet pour changer de matériel, la scène est fin prête pour recevoir nos Kobaïens.
Rïah Sahïltaahk ouvre le concert, suivi par Slag Tanz. Ce dernier, tout juste sortie en janvier dans sa pochette noire et sobre, a longuement muri depuis ses premiers pas scéniques en 2009. Le temps a ciselé une œuvre qui est monté en puissance et cohérence, au point de devenir un classique. Grande maîtrise des musiciens bien sûr, avec ces thèmes maintenant joués depuis plusieurs années, générant une fluidité sans démonstration inutile, où la sensibilité de certains passages vient souligner la force globale de cette musique envoutante. Hervé n'y est pas pour rien, il a su prendre sa place, ajustant et travaillant sa voix, alternant avec Stella les solis ou en choeur avec Isabelle.
Sans transition, Köhntarkösz, avec un Hamataï claquant dans nos oreilles pour ouvrir la majesté grandiose de ce classique incontournable des créations vandériennes ! Un thème dont nous ne pouvons que nous délecter, avec de belles envolées de James et Philippe, Christian, soutenant une implacable rythmique des forces de l'univers, Benoît et Jérémy œuvrant infatigablement sur leurs claviers et la beauté des voix donnant un climat si particulier à cette symphonie moderne. Tous, musiciens et public, furent absorbés dans ce maelström de notes envoutantes.
Le concert aurait pu s'arrêter là, mais les applaudissements font revenir la troupe, qui n'en demandait pas moins, pour nous présenter les musiciens sur un air de final de Mekanïk, le fameux "Kreühn Köhrmahn Iss de Hündïn" enchaîné avec Zombies. Un Zombies chaud et puissant, avec une basse de feu, Philippe nous assénant un déluge de notes telluriques pour notre plus grand plaisir ! Nous en voulions plus, mais sans doute que l'heure tardive (Magma ayant commencé aux alentours de 22h30) pour le voisinage a clôturé ce très beau concert.
Il aurait été certainement encore meilleur à quelques détails près. A commencer par le choix d'un chapiteau, certes adapté au festival et à son implantation dans un parc, mais pas à celui de l'acoustique. La porte béante de cette structure laissant entrer le froid de l'extérieur alliée à une vilaine bronchite de Stella ont aussi joué sur la prestation, en tout cas sur celle de Stella. Benoît aussi a eu des soucis techniques, n'ayant pas de retour, au moins sur le début du concert.
Enfin, des éclairages un peu trop faibles, un choix de teintes parfois surprenant et une utilisation trop fréquente des spots en arrière de la scène mettant les musiciens dans l'ombre plus que dans la lumière.
En tout cas, malgré ces vicissitudes, une bien belle prestation qui nous fait dire "pourvu que cet Endless Tour dure encore et encore" !





Pour finir, un petit extrait vidéo pris sur le vif et brut de coffrage rien que pour vous.






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